Plusieurs start-ups sont à l’assaut du marché du monitoring énergétique. Pour cela, elles surfent toutes sur le Big Data, l’IoT, l’intelligence artificielle… Elles ont créé une intelligence énergétique dans l’industrie.
Intelligence énergétique : Le pouvoir des données
Ces start-ups françaises (cocorico) regroupent différents concepts derrière le terme intelligence énergétique. Tout d’abord l’intelligence artificielle pour modéliser les consommations. Cette modélisation permet de prévoir les consommations, détecter les dérives ou encore calculer les gains d’une action de performance énergétique.
Par intelligence énergétique on entend aussi Big Data. Les plateformes de ces start-ups permettent de stocker des grands volumes de données. Données qui sont ensuite utilisées par les algorithmes d’intelligence artificielle.
Enfin l’IoT est largement associé au concept d’intelligence artificielle pour permettre de récupérer des données dispersées d’un ou plusieurs sites.
Des start-ups (beaucoup) trop en avancent ?
Une intelligence énergétique sur un site c’est révolutionnaire mais n’est-ce pas un peu utopiste, à aujourd’hui, sur nos sites industriels ?
Par exemple, modéliser une consommation énergétique par des réseaux de neurones, c’est super. Mais est-ce bien nécessaire d’utiliser la grosse artillerie quand bien souvent une régression linéaire multi variables fait largement l’affaire ? D’autant plus que la norme ISO 50001 demande d’ajuster et comprendre les facteurs influents sur la consommation. Compliqué à faire avec une modélisation via une boite noire. De même pour un contrat de performance énergétique. Quel industriel est prêt à calculer une rémunération à partir de gains estimer par un algorithme qu’il ne maîtrise pas ?
Concernant le Big Data, je l’ai déjà évoqué dans un de mes articles, pour le management de l’énergie dans l’industrie c’est un terme marketing. Car on sait la difficulté à avoir des compteurs et des données de production. On est loin des problématiques du Big Data avec 300 données au pas de temps de 10 minutes.
Enfin, ces start-ups ont des modèles économiques en SaaS. C’est-à-dire que la plateforme n’est pas hébergée localement sur un serveur. Beaucoup de politiques de cybersécurité des industriels interdisent de mettre à l’extérieur des données énergétiques et de production. La force d’une intelligence énergétique est alors directement morte dans l’œuf.
Ces start-ups ont lancé avec le concept intelligence énergétique une révolution. Mais je ne suis pas certain que le marché soit mature pour ces technologies. Le risque est alors de voir disparaitre ces entreprises dans quelques années. A moins qu’elles réalisent de « simples » projets de visualisation de projet, mais on est alors loin de la promesse d’une intelligence énergétique.
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