Indicateur de performance énergétique : interprétation

October 2018
By Matthieu BOURGAIN
Posted: Updated:
0 Commentaires

La montée en force du management de l’énergie via la norme ISO 50001 conduit les industriels à construire et analyser un tableau de bord énergétique. Un indicateur de performance énergétique prend alors toute sa place dans cette démarche mais attention à son interprétation.

 

L’indicateur de performance énergétique pour mettre en valeur les données

Une donnée de consommation seule provenant d’un compteur (électricité, eau, gaz…) a un intérêt limité, car les valeurs dépendant de la météo, la production… il est alors judicieux d’utiliser un indicateur de performance énergétique  qui permet de “normaliser” la consommation et ainsi d’évaluer la performance. Les facteurs utilisés pour construire un indicateur de performance énergétique peuvent être les conditions météo (DJU, ensoleillement…), l’intensité de production (Pièces/h, tonnage…), un taux d’occupation ou encore des valeurs statiques (superficie…).

 

Attention à ne pas comparer des choux et des carottes

Attention aux comparaisons via un indicateur de performance énergétique. En effet, il faut rester très prudent sur l’interprétation d’un indicateur, il est primordial de bien comprendre sa signification physique pour ne pas prendre de mauvaises décisions.

Par exemple, le rapport Wh/(DJU.m²) est un indicateur de performance énergétique couramment utilisé pour le chauffage. Il permet d’analyser le niveau de consommation d’un même bâtiment dans le temps (par l’évolution de l’indicateur de performance énergétique) mais aussi de comparer théoriquement deux bâtiments en termes de performance (isolation, étanchéité à l’air, système de chauffage…).

Je dis bien théoriquement pour la comparaison. Imaginons, comparer deux ateliers distincts sur un même site. Les 2 bâtiments ont la même surface et sont alimentés par la même chaudière. En revanche ils diffèrent sur deux points

  • L’isolation : L’atelier 2 étant plus récent, il est mieux isolé
  • L’activité de production. Atelier 1 a une activité de traitement thermique plus importante, le process génère donc des apports de chaleurs significatifs dans l’atelier

 

Atelier 1Atelier 2
DJU2 3002 300
Surface (m²)8 0008 000
Pertes Thermique via l’enveloppe du bâtiment (MWh)2 3002 000
Apport Process (MWh)1 600800
Consommation de chauffage (MWh)7001 200
Wh/(DJU.m²)3865

 

Avec l’indication en Wh/(DJU.m²) il semble que l’atelier 2 est moins performant que l’atelier 1, pourtant sur le plan de l’isolation l’atelier 2 est plus performant que l’atelier 1.

 

Un autre piège a éviter, comme indiqué dans l’article sur la chaudière industrielle, est la façon de calculer les DJU. Et oui, il y a plusieurs méthodes de calculs des DJU et la température de référence peut différée. Le plus souvent on utilise la méthode COSTIC avec une valeur de température de référence à 18°C. Avant de comparer des indicateurs de performance énergétique avec des DJU vérifiez bien la méthodologie pour les DJU.

 

Ne perdons pas confiance dans l’indicateur de performance énergétique pour autant, c’est un outil puissant. Il faut juste prendre du recul par rapport aux valeurs affichées dans le tableau de bord énergétique.

Vous aimerez aussi

Référent Energie est un nouveau poste dans l’industrie qui est en train de se démocratiser,...

Les industriels soumis au PNAQ, plan national d’affectation des quotas C02, peuvent utiliser la...

Je l’ai déjà dit le principal outil de suivi énergétique est le tableur Excel. Tous les référents...

Laisser un commentaire